Le Monastère de la Visitation de Chambéry

Monastère de la Visitation de Chambery (facade de l’église, du pensionnat et des parloirs)

HISTORIQUE DU MONASTERE DE LA VISITATION DE CHAMBERY

Le 17 janvier 1624

Voici ce que Sainte Jeanne de Chantal a écrit de sa main sur le livre du monastère :

« La Fondation de ce Monastère de Chambéry a été entreprise pour la seule gloire de Dieu et obéir à la volonté de notre Saint Fondateur St François de Sales, lequel m’avait souvent témoigné par lettres et par des paroles qu’il la désirait extrêmement, parce qu’il en prévoyait de grands fruits et l’utilité pour l’accomplissement de la Gloire de Dieu et le salut des âmes, et c’est, ce qui, la lui faisait ardemment affectionner, de sorte que quoi qu’il ne se présenta encore ni filles, ni autres personnes  pour contribuer à ce qui fait requis pour le temporel, il voulut pour ne retarder cette Sainte œuvre, que notre maison d’Annecy, l’avança comme elle l’a fait. »

 

22 Septembre 1792 : Eclatement de la grande révolution. Certaines sœurs étaient déjà en partance, sur les routes lorsque lesFfrançais entrèrent en Savoie.

6 Juin 1793 : Suppression du Monastère.

1806 : Reconstitution de la Communauté. Mgr Bigex, archevêque de Chambéry fut le supérieur et le restaurateur du Monastère. La Communauté dispersée par la Révolution a été restaurée pour devenir, à la demande du clergé, une maison d’éducation. La Communauté se recomposa donc avec l’ouverture d’un pensionnat.

1814 : (d’après nos archives)  Retour d’exil – Nous réintégrons notre Monastère, mais dans des conditions très difficiles. Impossible de décrire toutes les misères que nous eûmes à savoir à essuyer les premiers temps. Nous manquions vraiment de l’indispensable : plus de meubles, plus de lit, plus d’ustensiles de cuisine, nous empruntions une marmite dans laquelle on faisait cuire tous nos aliments ensemble. Plusieurs fois, on vint nous la réclamer alors qu’elle était  sur le feu. Mais au milieu de nos multiples privations, nous conservions notre gaité, notre abandon, confiant à la providence qui ne nous a jamais manqué.

1819 : La Supérieure ainsi que trois sœurs signent un acte promesse concernant le rétablissement de l’observance du Monastère. La  chanoine Pillet fait acheter une vigne en vue de bâtir une Eglise.

8 Octobre 1827 : Pose de la 1ère pierre pour la construction de l’Eglise.

21 Décembre 1830 : Restitution du Grand Christ, qui est alors installé dans le cloître.

1851 : C’est le temps où la maison de Savoie, rompant avec ses traditions chrétiennes se faisait le porte-drapeau de la Révolution en Italie. Les Communautés religieuses sont menacées dans leurs biens et leurs existences.

1861 : De graves périls menacent la communauté, mais le secours a toujours été là, d’une manière qui tenait du prodige.

2 Août 1862 : Françoise Chambon demande son entrée au Monastère dans le rang des Soeurs Converses.

18 Avril 1863 : Elle reçoit l’habit de l’ordre.

16 Juillet 1864 : Sœur Marie-Marthe est reçue pour la Sainte Profession.

1871 : De graves périls menacent la communauté, mais le secours a toujours été là, quelques fois d’une manière qui tenait du prodige.

1880 : Promulgation du décret d’expulsion contre les maisons religieuses. La Communauté intensifie sa prière, sa confiance en la providence ; elle offre aux Carmélites, leurs voisines, un abri dans ses murs.

1881 : Mère Aléxis Blanc a établi dans la communauté un appel incessant aux Saintes Plaies. On peut dire que c’est là « le cri d’alarme de Lemenc ».

30 Décembre 1887 : * Décès de notre Mère Thérèse Eugénie Revel.

(Cette simplicité, cette profonde humilité faisait de notre Mère une si parfaite Visitandine, faisant sienne la maxime de son Saint Fondateur St François de Sales « La douceur et l’humilité sont les bases de la sainteté»)

23 Juillet 1893 : * Décès de notre Mère Marie-Alexis Blanc.

Pendant ce quart de siècle, une seule et même direction, par leur union mutuelle, ce sont elles deux, qui ont recueilli, jour après jour, les messages de Notre Seigneur Jésus-Christ à Sœur Marie-Marthe Chambon.

6 Avril 1896 : Fermeture du pensionnat. Adieu à leurs chères élèves, pour conserver quelques chances d’existence à leur communauté, entrée dans la voie d’une totale observance.

27 Décembre  « le Bon Dieu ne nous a pas trouvé dignes de souffrir persécution  pour la justice, comme nos autres Monastères de Savoie, ceux du Dauphiné et tant d’autres… Tout s’est borné pour nous à une menace sans effet ».

1907 : Le Grand Christ est installé dans l’Eglise.

1909 : Retour du Christ Miraculeux dans leur église. SS Pie X accorde 300j d’indulgences pour les invocations des Saintes Plaies à toutes les Sœurs de l’ordre de la Visitation.

15 Mars1910 : Jour consacré fêter les Saintes Plaies de Notre Sauveur.

1912 : Mère Jeanne-Françoise Breton propose la prière de béatification de Sœur Marie-Marthe Chambon.

8 Sept 1934 : Le Monastère de Chambéry, Bd Lémenc, informe par courrier les autres Monastères de l’Ordre, de l’ouverture d’un procès canonique.

15 Oct 1934 : Début des informations canoniques.

1939 : En ce début de guerre, angoisses et incertitudes.

Juin 1940 : L’invasion qui menaçait s’est arrêtée aux portes du Monastère. L’ennemi n’ayant pu dépasser la Croix Rouge ; lieu de naissance de  notre Chère Sœur Marie-Marthe.

26 Mai 1944 : Bombardements qui fit deux victimes parmi les sœurs. Le Grand Christ est resté intact. Les deux tiers du bâtiment menacent ruine. Plus de bibliothèque, plus de sacristie. La provision d’opuscules «Sous le rayonnement des Saintes Plaies» n’a pas été endommagée et a pu être retrouvée. Le ciboire contenant 150 hosties consacrées, préservé ! Le couvercle et le pied tordu du ciboire ont été retrouvés à une grande distance l’un de l’autre, mais la coupe fut retrouvée refermée sur elle-même comme un porte monnaie : pas une hostie ne s’y est échappée.

22 Août 1944 : Jour de la Libération.

15 Avril 1948 : Reprise de certains travaux de reconstruction indispensables, sous réserve d’un avenir incertain.

17 Mai 1956 : Début du déménagement à St Pierre d’Albigny – Château de Minjoux -

4 Octobre 1956 : Déménagement : Les Sœurs quittent Chambéry après 156 ans de présence pour aller à St Pierre d’Albigny – Remise des clés à la Supérieure Provinciale des Sœurs de St Joseph. «Les restes de Soeur Marie-Marthe Chambon sont transportés à St Pierre d’Albigny dans un coffret en zinc».

Septembre 2005 : Les Sœurs de St Pierre d’Albigny devenues trop peu nombreuses, âgées, dans un monastère trop grand pour elles, fusionnent avec le Monastère de Marclaz.

* Thérèse Eugénie Revel était une religieuse modèle, vraie colonne d’observance. Naturellement timide et de grande délicatesse, la formation reçue de notre Mère Marie Alexis Blanc, dont elle fut novice, laissa une empreinte de la vigeur morale. Sa force, toute pénétrée de douceur et d’humilité, s’alimentait à la continuelle présence de Dieu, d’où une extrême souplesse aux mouvements de la grâce.

Mère Alexis Blance et Thérèse Eugénie Revel étaient destinées, dans la pensée de Dieu, à devenir les guides, les témoins et les confidentes de l’humble Privilégiée du Sauveur Soeur Marie-Marthe Chambon.